Nuit bleue
Saxophone à terre, ses grandes ailes de papillon de nuit flottant dans le caniveau, la tête reposant sur l’oreiller de bitume, celui qui nous avait enchanté toute la nuit avec ses mélodies envoûtantes gisait là comme un boxeur KO, le visage défait. Le vomi agglutiné aux poils de son nez pendouillait sur son menton comme une feuille de fenouil défraîchie. Quelque chose de triste et de beau se dégageait de l’ensemble. Un mystère absolu. Inexplicable. Comment ce demi dieu du jazz, qui nous emportait avec ses musiques célestes avait besoin de tutoyer l’enfer, tous les enfers jusqu’au petit matin, et tel un phénix renaître de ses cendres le lendemain ?
Petit texte né sous la contrainte de l’atelier d’écriture