Poème 2021

Le monde sens dessus dessous

Suis je au-dessus ? En dessous ?

Plongée dans les abîmes

Entre deux fous rires

Entre deux absences

Mort de rire, ou mort de plaisir ?

Quand la mort rôde

Toutes babines dehors

Quand la mort frôle

Sens tu son souffle chaud ?

Que nous reste t-il ?

Le délire, le rire, le plaisir ?

Aller au-devant du pire, agir ?

Ou fermer les yeux, rêver

D’un monde meilleur et dormir.

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Tableau arbres

Parfois, il n’y a pas besoin de mots pour dire les choses. Juxtaposer des images de façon aléatoire, et ensemble, elles te racontent une histoire.

Parfois, les images sont plus fortes que les mots. Juste se laisser imprégner par la beauté de la nature, et par les formes géométro-poétiques, qu’elle compose juste pour nous.

Parfois aussi, ce sont les mots qui lient les images, et qui vont créer une histoire, là où il n’y a que des succédanés d’instants figés dans le temps, immortalisant un instant T de l’été.

L’arbre penché

RICOH IMAGING

L’arbre penché

Il suffit de pas grand-chose parfois pour déclencher en soi l’envie d’écrire. Les petits riens de la vie, les petites choses qui vous touchent, sans que vous le sachiez et que vous réalisez tout d’un coup.

Un arbre penché, enrobé de lumière, un coin d’ombre invisible à l’oeil, un chemin emprunté mille et mille et une fois, qui tout d’un coup sous le coup de projecteur de l’appareil photo vous paraît plus beau, plus mystérieux qu’avant. Et vous comprenez pourquoi peut-être alors votre coeur à chaque fois s’ouvre, s’émeut, s’élargit quand vous passez par le détour de ce chemin.

La beauté de la nature m’émerveille toujours. Peut-être encore plus maintenant qu’elle est en danger, ou qu’elle souffre de la grande chaleur. Cette verdure, qui fait du bien. Cette verdure, qui jaunit au fur et à mesure de la sécheresse des sols. Serons nous condamnés un jour à ne profiter de la verdure qu’en photo ? Je ne l’espère pas.

Les petites douceurs de la vie

Les petites douceurs de la vie…

Avant les grands départs, les grands regrets, les grands changements, ces choses, qui vous bousculent, qui vous tordent le coeur, qui vous mettent sens dessus dessous…Ces climax de la vie, qui vous font peur, mais qui sont parfois nécessaires pour avancer, pour bouger…

Alors, avant que le départ ne se proflle, profiter des petites douceurs de la vie, de celles que l’on s’offre tout simplement, comme aller chercher des mûres dans les fourrés, par un matin de pluie avec son pot à lait. Faire l’équilibriste dans le fossé pour ne pas tomber dans le trou, rempli de glaise, ne pas se piquer les doigts avec les ronces, et tenter de remplir son pot, mûre après mûre. En manger une, juste pour y goûter… Et à nouveau, petit jeu d’équilibriste. La jambe se tend, et essaye de  poser le pied sur le versant opposé, glissant, strié d’argile, et lorsqu’on a son appui, on se cale près du roncier, et l’on joue des doigts pour trouver les mûres, aller vers celles, plus grosses, plus juteuses sous les feuilles vertes. Et la pluie fine, qui vient vous chatouiller le nez, et l’on remet la capuche de l’anorak, et le petit jeu reprend, fossé après fossé.

Et ce petit temps pour soi que l’on accueille vous rappelle d’autres moments plus lointains, où l’on faisait cela, enfant, un peu différemment, avec sa maman à côté de soi. Aller chercher des mûres n’était pas qu’une partie de plaisir, et plus vite le pot était rempli, et mieux c’était.

Le must, c’était surtout de les manger en confiture ! Et sentir la bonne odeur de mûre cuite s’échapper de la casserole bouillante, et envahir toute la pièce. Rien que l’odeur était un régal, et faisait oublier les mains rougies, les piqûres dans les ronces, les bas de pantalons marrons de gadoue, les piqûres de guêpe, la trop grande humidité, ou la trop grande chaleur, la chute dans la bouse de vache, les engueulades entre soeurs, la compétition à qui remplirait le plus vite son sac, son pot, les renversements de pot etc.

Juste apprécier ces petits moments de la vie. Ces petits bonheurs tout simples de la vie à la campagne.

 

Ciels

Le ciel, comme une calligraphie,

Le ciel comme le mouvement de l âme même,

Le ciel, comme un paysage intérieur,

Le ciel, doux, sombre, menaçant, lumineux, et toutes les teintes de l’humeur.

Lire le ciel. Etre touchée par le ciel. Emue, apeurée, enthousiasmée, et tant d’autres choses.

Comment cette toile peinte au-dessus de nos têtes, une différente chaque jour, et parfois même plusieurs dans la journée, comment elle nous bouge, nous inspire, nous travaille, nous mobilise, nous démobilise, nous rassure, nous rassasie de beauté, dans quelque lieu que l’on soit. On peut toujours compter sur la beauté du ciel.

Le ciel, et mes rêves. Le ciel, et mes doutes. Le ciel, et mes questionnements. Le ciel, et ses réponses.

Ne pas partager le même ciel, mais faire ce même mouvement de lever la tête vers lui, et voir le soleil, et les nuages hiéroglyphes, animaux, monstres, bibendum, ou effilochés, toujours changeants. Leur discrète ou massive présence.

Avoir la bouche plein de ciel. Les yeux plus grands que le ciel. Vivre d’amour et de ciel. Il y aurait des expressions à inventer avec le ciel.

Ce dôme fascinant au-dessus de nos têtes.

 

 

 

 

 

Le mystère des choses

RICOH IMAGINGUne photo un peu mystérieuse, entre netteté et flou.

Se laisser inspirer par ce qui vient, par ce qui naît de l’instant, sans trop chercher à comprendre, sans trop chercher à rationaliser.

Cet invisible qui nous entoure, et qui parfois se montre à nous, imperceptiblement, si on veut bien le voir, si on veut bien y croire.

Cette envie de croire aux fantômes, aux présences, aux papillons-âmes des défunts dans le chamanisme. Pour se consoler, se dire qu’il y a un après, après la mort. Dans l’espoir de retrouver nos chers disparus, depuis longtemps, ou depuis peu.

Cette photo, comme l’instantané de l’invisible. Quand le flou prend le premier plan, quand l’irréalité est plus forte que le réel.

 

 

 

 

 

 

L’arbre, cet ami qui nous veut du bien

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Quelques images d’arbres ou de leur ombre, ces amis, qui nous veulent du bien.

Vivre à la campagne dans cette région jurassienne, c’est être entourée d’arbres. C’est une région particulièrement boisée, où les bois sont denses et feuillus, et d’une année sur l’autre, on voit les arbres grignoter l’espace des prés verts, comme si inlassablement, la nature creusait son sillon, et reprenait ses droits sur les espaces travaillés par l’homme. Parfois, en regardant un certain bois, je me dis: « Tiens, il a fait un pas en avant. », comme si la masse boisée s’était avancée d’un coup d’un mètre, et menaçait sérieusement la grande étendue verte à ses pieds.

J’aime la force tranquille de l’arbre, qui est là, comme une présence rassurante, parfois menaçante aussi, comme un témoin discret de nos vies, quand ils sont proches de nous. Parfois, je les regarde sans les regarder, comme s’ils étaient là pour l’éternité, habituée à leur présence, à leur ombre, ou à la lumière, qui traverse leur feuillage, alors, qu’ils sont comme nous fragiles et mortels, et que les uns et les autres sommes interdépendants. » Si tu prends bien soin de moi, je prendrai bien soin de toi. »

Je pense toujours regarder les arbres, et souvent, ils se retrouvent sur mes photos, quelque soit où je vais- l’arbre et sa puissance tranquille me fascine, mais, et si les arbres nous regardaient ? Nous voyons toujours le monde à partir de là où nous sommes, à partir de notre point de vue d’humain, mais si dans le grand paysage de la vie, nous étions bien plus minuscules, que ce que nous pensions être, et que cette nature sauvage ou civilisée, qui nous entoure avait son mot à dire ? Ou, qu’elle nous regardait nous démener, comme de petites fourmis à l’inlassable activité, et que c’était elle, qui menait la danse ? Peut-être ici, en tout cas, pas dans certaines régions du globe, où l’arbre et la nature sont en grand danger.

Notre passage sur terre en tant qu’être humain est bien plus bref que la vie d’un arbre, ces témoins muets de nos existences, mais qui sait, si on leur donnait la parole, auraient-ils des choses à nous raconter ? Des choses vues, expérimentées, des bonheurs, des désespoirs, des modes d’habillement, des coutumes nouvelles, voir les gens se déplacer en charrette, à pied, en vélo, puis en voiture… Etc.

En attendant de pouvoir écouter la parole d’un arbre, je me contente de le regarder, et d’imaginer tout ce qu’il aurait à me dire. De le serrer dans mes bras aussi, comme pour récupérer un peu de cette force de vie naturelle, de cette sève, qui coule dans son tronc, et qui passe un peu dans le mien. Il y a quelque chose de très rassérénant de prendre un arbre dans ses bras- sentir aussi la force de l’arbre circuler, sentir la peau sèche de son écorce sous ses mains, avoir le visage un peu éraflé par une branche qui dépasse, ou par l’appui un peu rêche que sa tête a trouvé contre le tronc, et de se dire, que quelque soit les événements de nos vie-heureux ou malheureux- on peut toujours compter sur la présence et la force tranquille de ces amis qui nous veulent du bien.